La Marseillaise va retentir ce soir, au Stade de France, pour la première fois de ces Mondiaux. C’est l’incroyable Joël Jeannot, vainqueur du 1500 m fauteuil roulant, qui repart avec l’or. Un énième titre pour le champion paralympique.
Félicitations, vous réalisez la superbe course que vous venez de gagner ?
Aujourd’hui, oui je viens de réaliser une performance. Mais je ne réalise pas encore l’importance de la chose. Je le sais parce que je vois tout le monde m’arrêter : « Bonjour Joël… ». C’est très bien, je pense qu’aujourd’hui j’ai frappé un grand coup et tout ça est intéressant pour le développement et la reconnaissance du handisport. Moi, le sport m’a tant apporté, grâce au sport je vis plus facilement maintenant ma différence, mon handicap et je voudrais que ce soit pareil pour tout le monde. Tous ceux qui sont dans la même situation que moi.
Vous attaquez dans le dernier tour, vous terminez avec une avance incroyable, soit 1’’91 devant le Canadien Jeff Adams…
(Rires) Souvent ce n’est pas comme ça et cette fois, je ne l’avais pas imaginée ainsi. L’opportunité s’est présentée et il ne fallait pas la louper. Là j’ai tout misé dedans et avec l’avance que je gagne… Je n’étais même pas conscient d’avoir gagné avec une telle avance, j’ai tourné la tête et j’ai dit : « J’ai peut-être frappé un petit peu fort ! » Mais bon, il fallait ça pour gagner aujourd’hui.
Comment êtes-vous venu à l’athlétisme ?
J’ai commencé l’athlétisme suite à un accident de travail, en 1990. Cela fait 13 ans aujourd’hui que je suis en fauteuil roulant. La cérémonie d’ouverture était jour pour jour la date où j’ai eu mon accident. J’ai commencé le sport en 1993, cela fait 10 ans et c’est bien, ça s’arrose, bon anniversaire (rires). Il fallait que je frappe ce grand coup aujourd’hui. C’est fait, je suis très content que ce soit fait.
Vous avez un palmarès incroyable !
Oh, j’ai pas mal de titres, j’ai gagné le marathon de Paris pour la cinquième fois consécutive cette année, je suis champion du monde, champion paralympique (en 1996 à Atlanta), x fois champion de France. Mais aujourd’hui, je sais que ce que les gens vont le plus retenir c’est cette victoire au Stade de France, ce n’est pas négligeable (rires).
Racontez-nous un peu l’ambiance…
C’était superbe ! Là, vous êtes porté par tout ce public, c’est super, c’est vraiment génial. Imaginez 60 000 personnes ! Souvent en handisport quand on fait nos Championnats, c’est dans l’anonymat. Aujourd’hui, vous êtes là devant tout ce public. Tout à l’heure la Marseillaise, vous imaginez la première que l’on va entendre dans le Stade.
Peut-être la dernière…
Non ! Il ne faut pas être comme ça, il reste encore deux jours de course, il va y avoir d’autres « Marseillaise » !
